Je m’appelle Elodie et j’ai une double casquette bien particulière ; d’une part, je suis maman de deux adorables enfants de deux et cinq ans et, d’autre part, je travaille comme psychologue périnatale dans le secteur hospitalier. Ma profession m’apprend beaucoup concernant le secteur périnatal et a donc, bien évidemment, impacté mon expérience de la maternité. Il y a un peu plus de 5 ans, j’ai donné naissance à ma petite fille. Ma grossesse avait été compliquée, à risque, sous médication, avec un suivi intensifié et j’avais dû rester alitée plusieurs semaines. Un matin du mois d’août 2015, j’ai perdu les eaux en me levant, j’étais à presque 39 semaines de grossesse. Nous nous sommes rendus dans la foulée à l’hôpital avec mon mari. Nous avions rédigé un projet de naissance afin que je puisse vivre l’accouchement le plus naturel et physiologique possible, ce projet avait été validé par mon gynéco. Je m’étais également longuement préparée à l’accouchement par diverses préparations avec des sages-femmes et m’étais fortement informée sur le sujet. J’étais heureuse et enjouée à l’idée de pouvoir rencontrer mon bébé, en étant presque à terme, en ayant craint une naissance prématurée durant plusieurs mois. J’avais des contractions, j’en avais depuis plus de 3 mois et je les ressentais. Lors de mon arrivée, une stagiaire sage-femme se présente à moi et me demande si j’accepte qu’elle accompagne la sage-femme durant mon travail, ce que j’accepte. C’était une première erreur. Elle vient ensuite me poser un cathéter « au cas où », elle pique dans mon bras, dans mon os, je souffre et saigne et elle me dit « vous avez la peau dure ». Elle tourne son aiguille, enfonce encore plus, j’ai les larmes aux yeux. Je tente de lui faire comprendre qu’elle pique au mauvais endroit. Après plusieurs tentatives, la « sage-femme qualifiée » l’arrête et vient me le placer dans l’autre bras en à peine quelques secondes, sans douleur. On m’explique que mon col est encore peu dilaté (un doigt) et que l’accouchement pourrait prendre du temps, 24 à 48h. C’est à ce moment que je présente mon projet de naissance, la sage-femme me demande de le lui expliquer oralement, je lui parle de tous mes souhaits : bouger durant le travail, aller dans le bain, mettre de la musique, ne pas forcément souhaiter la péridurale, éviter l’épisiotomie, favoriser le peau-à-peau, la première tétée, peu de bruit, pas trop de monde,… Je lui ai expliqué que je voulais l’accouchement le plus naturel possible et respectueux de mon rythme et de celui de mon bébé. J’alterne les différentes positions et mobilisations durant la matinée, les contractions se font progressivement de plus en plus intenses, douloureuses. Je suis de bonne humeur, prête à rencontre mon bébé. Durant tout mon travail, je ne vois pas vraiment de sage-femme à part pour les monitos ou lorsque j’appelle. On me met plusieurs fois au monito mais on m’explique à un moment que je ne contracte pas... Je leur assure le contraire et leur signale que ça ne semble pas se marquer au monito. J’en avais déjà informé mon mari. Je lui avais signalé que les capteurs ne semblaient pas bien placés. Mais elle ne semble pas convaincue quand je lui dis que j’ai des contractions de plus en plus fortes (par la suite, mo gynéco m’expliquera qu’il est indispensable d’écouter le ressenti des femmes et non pas de se fier au monito). Elle revient m’expliquer qu’on a téléphoné à mon gynéco et qu’on va me mettre un Prostin pour aider le col à murir. OK. Et là, je n’aurais pas du dire « OK », je ne savais pas ce que c’était ce médicament. Je ne savais pas que l’escalade allait alors s’amorcer. Or, j’avais demandé à ce qu’on laisse faire la nature. Les contractions sont de plus en plus fortes. On a déclenché un travail qui avait déjà débuté, tout s’accélère encore plus alors que tout débutait naturellement. On se précipite après à peine 3h en salle d’accouchement au lieu de laisser le temps faire progressivement son travail. Et on ne m’a pas dit que c’était dans ce but, on ne m’a pas dit à quel point c’était douloureux. En début d’après-midi, mon gynéco vient me rendre visite. Je suis contente de le voir car je me sens en confiance avec lui. Il me connait bien. Il m’examine, me dit que je suis à deux doigts. A ce moment, la douleur est très forte. En m’examinant, il a intensifié la douleur. Il accepte que je profite d’un bain. Je rentre difficilement dans la baignoire, il fait sombre, l’ambiance est calme, la musique tourne toujours dans ma salle d’accouchement, à côté. Le robinet de la baignoire dysfonctionne (froid, chaud, se stoppe sans raison…). Je n’arrive pas à m’installer, les contractions sont extrêmement douloureuses et régulières. Je m’arrête, ne parle plus. J’ai du mal à respirer. Je commence à vraiment perdre pied. Je suis pourtant résistante à la douleur ; en général, je gère bien ça mais je commence à ne plus rien gérer. La stagiaire passe très rarement, juste quand je l’appelle mais ne m’est aucune aide. Moi, j’ai besoin qu’on tente de m’aider, de me conseiller, de me comprendre. C’est mon premier bébé, c’est l’inconnu. Et la sage-femme devant l’accompagner ne vient jamais. Je veux sortir. Je me revois paralysée, accrochée à la rampe, nue, je ne sais plus bouger. Je contracte vite et fort. Je n’en peux plus, j’ai extrêmement mal, je n’arrive pas à respirer. Là, je craque, je demande la péridurale, 3ème erreur. Il est 15h quand je la demande et dans les 10 minutes tout s’amorce. On m’examine, on me dit que je suis à 4cm. Je désespère. Avoir si mal et être seulement à 4. L’anesthésiste arrive. On me dit que je dois me mettre sur le bord du lit assise pour installer la péridurale. Je n’y arrive pas. Je ne sais plus bouger, la douleur me paralyse. Depuis 13h, c’est l’enfer ! On m’aide, à plusieurs reprises, entre deux contractions. Je dirais qu’elles sont là toutes les minutes trente, ça me semble trop court. On m’avait dit qu’on avait du repos entre deux contractions pour respirer, se « reposer », reprendre son souffle et ses forces, je n’en ai pas le temps. Je suis au bout de mes capacités, j’ai juste envie qu’on en finisse. La sage-femme me dit que je dois me plier vers l’avant, j’essaye mais ce n’est pas assez. Je contracte et me relève sans cesse. Je lui dis « ça revient ! ça revient ! » et elle me laisse me relever. Elle me laisse oui, parce qu’elle est appuyée sur mes épaules et ma tête pour me pencher en avant. J’ai l’impression de broyer mon bébé, de lui faire mal, de l’écraser. Je ne sais plus parler ni respirer. Je ne perçois à l’extérieur de moi que ce geste et la grosse poitrine de la sage-femme, debout sur un tabouret à roulettes que tient mon mari, sur ma tête. Ca dure 45 minutes. Je ne comprends pas, on ne me dit rien mais j’entends des « non, je n’ai pas réussi » derrière mon dos. Je pensais qu’il fallait 10 minutes pour mettre une péridurale. A un moment, mon corps pousse, je dis « elle est là, elle arrive, elle est là ! », la sage-femme me dit « non, ne poussez pas, ne poussez pas ! », c’est plus fort que moi, mon corps le fait tout seul, il faut qu’elle sorte, elle est là, je ne peux pas me retenir ! Je lui en voudrai toute ma vie de ne pas avoir arrêté ce supplice, dire que c’était impossible de me mettre une péridurale, vérifier où en était mon travail, mon col. Je pensais que j’allais mourir de douleur. Parce qu’en fait, j’étais à dilatation complète… A un moment, on me relâche enfin et on me dit que la péri est mise. On me dit qu’il faut 20 minutes pour que la péri agisse, il est 16h. J’entends de l’agitation, on dit qu’il faut installer la table d’accouchement, les gens s’activent, courent, je ne comprends pas. Pourquoi on installe tout si vite ? Mon mari revient près de moi. Les contractions me font moins mal mais je ressens encore la douleur. Je respire enfin un peu. On m’ausculte et on me dit que je suis à 10, qu’il va falloir pousser. Je ne comprends pas. On m’avait dit 1 cm par heure ! Ca fait 6 cm en 45 minutes ! On m’a dit que j’accoucherais peut-être dans les 24 à 48h, qu’il faut 20 minutes pour que la péri agisse alors que je dois pousser ?! Je continue à faire confiance, malheureusement. Une gynéco arrive, une assistante. Quatrième erreur. On installe la table d’accouchement. Je ne perçois pas trop ce qui se passe autour de moi, je vois juste que ça s’agite. La stagiaire installe mes pieds dans l’étrier (dans le mauvais sens !), je n’ai pas le choix de la position apparemment (je ne voulais pas accoucher en position gynécologique, je l’avais pourtant écrit…). On m’a expliqué que mon gynéco n’arriverait pas à temps, mais à ce moment, je m’en fous, je veux juste qu’on arrête cette souffrance. Il est 16h05. Je ne sais pas combien de poussées j’ai fait. Mais il y en a eu beaucoup. A un moment, je leur dis que j’en peux plus, je vois des étoiles partout, j’ai l’impression que je perds connaissance. Je suis à deux doigts de craquer. On me dispute presque en me disant de ne pas perdre les pédales. Je suis tellement épuisée que je préférerais limite que mon bébé reste dans mon ventre et qu’on arrête tout. A ce moment, je ne sais pas que mon bébé est en souffrance, je ne le saurai qu’après avoir accouché. Et puis, on s’agit de nouveau. J’entends qu’on parle de ventouse, des gens arrivent en plus, une dame vient me caresser le mollet en me disant qu’elle est la pédiatre et de ne pas m’inquiéter, je crois. Elle a une blouse blanche et se met derrière tout le monde avec une autre dame en blouse blanche. La PG me dit qu’on va utiliser la ventouse mais que c’est moi qui dois faire le travail, qui dois pousser, qu’elle va juste m’aider. Je ne réfléchis pas. Je suis juste spectatrice de mon accouchement, je fais confiance, me laisse porter et ne pense pas que tout ça, ce n’est pas « normal ». De plus en plus de gens sont là, nous sommes 10 au total mais je n’y fais pas attention, qui, quelle profession. Je sens qu’elle « entre » sa ventouse, c’est assez gros, solide, dur, froid. Ca me conforte à nouveau dans l’idée que cette péridurale ne fait pas totalement effet, je sens ses doigts vérifier dans mon vagin que la ventouse est bien placée. Mon mari m’a expliqué plus tard que notre bébé ne passait pas et que la PG lui a dit en coupant deux fois « je n’ai pas le choix, il faut qu’elle sorte plus vite, on ne peut pas trainer ». On ne m’a rien dit. On ne m’a pas dit qu’on venait de me charcuter plus de 3 cm de mon périnée au ciseau. On a aussi appuyé sur mon ventre pour aider à diriger mon bébé vers la sortie. J’avais demandé qu’on ne le fasse pas. A un moment, mon bébé est enfin sorti ! J’aurais espéré la prendre moi-même ou mon mari mais ça n’a pas été le cas. Elle est née, il était 16h26. Un peu plus de 20 minutes après la pose de la péridurale. Je ne l’ai pas sentie sortir. On me l’a présentée en me disant « bisou à maman ». A ce moment, je ne l’avais toujours pas vue. Je l’ai entendue crier deux fois et c’est tout. Je ne savais pas qu’elle avait le cordon autour du cou. Je vois qu’elle part avec les deux pédiatres. Ca s’agite toujours autour de moi. La PG chipote pour faire sortir le placenta. A ce moment, je prends aussi conscience que j’ai une perfusion reliée à mon cathéter. Je n’ai jamais su ce que c’était. Les pédiatres ont pris mon bébé et on m’explique seulement plusieurs heures plus tard qu’ils l’ont aspirée, ont mis des gouttes dans ses yeux, l’ont mesurée, etc. J’avais demandé qu’on fasse les soins après le peau-à-peau, qu’il n’y avait pas d’urgence. C’était mis dans mon projet de naissance. J’ai lu que les gouttes dans les yeux avaient une influence sur leur vue alors que son premier regard envers moi était si important. Mais son premier regard n’a de toute façon pas été pour moi. La gynéco est toujours là, elle veut me recoudre. C’est à ce moment que je découvre qu’on m’a fait une épisio ! Elle me demande si je sens quand elle suture, bien sûr que oui ! Mon mari est revenu avec mon bébé. Je la pose contre moi, sa couverture sur elle, elle a son bonnet à pois. Je ne vois donc pas son énorme bosse et hématome sur le crâne. On me dit qu’elle a une tête en « pain de sucre » mais que ça va partir. Elle me regarde, elle est superbe. Elle sent le biscuit ! A ce moment, mon gynéco arrive (enfin) et nous félicite, s’excuse plusieurs fois de ne pas avoir été présent. Les gens s’agitent toujours mais la salle se vide doucement. Personne ne vient me dire ce qu’on a fait à mon bébé, à moi… Deux sages-femmes disent au-dessus de ma tête « ça ne va pas la stagiaire, elle ne sait rien faire ! ». Ca a expliqué beaucoup de choses… Mais pourquoi l’a-t-on laissée faire ?! On nous laisse progressivement à trois. Il fait calme, enfin ! C’est fini. Je suis dans un espèce d’état second.
On est resté quelques heures en salle d’accouchement avant d’être transférés en maternité. De ma fenêtre à la maternité, je voyais les salles d’accouchement en face et c’était très dur. Le séjour à la maternité a été très compliqué : j’avais une grosse montée de lait très douloureuse, mon épisio me faisait atrocement souffrir, j’avais mal au dos, mon bébé n’allait pas très bien, ne parvenait pas à s’alimenter, a dû être aspirée à plusieurs reprises car elle avait avalé du liquide amniotique, perdait du poids, régurgitait beaucoup, a déclaré une jaunisse, avait du mal à maintenir sa température corporelle, avait mal à la tête à l’endroit de la ventouse… Et psychologiquement, déjà ce premier soir à la maternité, je ne me sentais pas très bien. C’est « déjà » fini ? Je n’ai pas compris, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tout s’est tellement enchaîné, j’ai eu tellement mal… Mon bébé étant trop fatigué pour téter, j’ai le sentiment que les sages-femmes passent leur temps à me presser les seins pour lui donner à la cuiller, je suis mal à l’aise. Au vu de tous ces éléments, j’ai peur qu’on place mon bébé en néonat’. Je travaille dans un tel service et je ne veux pas passer de l’autre côté de la barrière.
C’est le lendemain de mon accouchement que j’ai commencé à questionner mon mari pour qu’il me raconte mon accouchement. Je n’ai pas tout perçu, je commence à me rendre compte à quel point ça a été difficile, je me questionne sur la chronologie, les personnes présentes, ce qu’il s’est passé. J’ai de trous noirs, beaucoup, mon mental s’étant probablement protégé de la douleur en se déconnectant de la réalité. Il me raconte certaines choses, événements que j’intègre à ma perception de l’histoire. Je dois reconstruire le scénario. Plus je le questionne, plus j’en apprends. Et ce n’est pas forcément positif. Je pleure beaucoup. Petit à petit, je perçois que ça a été difficile pour mon mari aussi de me voir souffrir, de se sentir impuissant dans la situation. Tous les jours, je lui demande de me raconter tout le récit du début à la fin, je veux comprendre. Je suis déçue, triste, en colère. Je me fais submerger par mes émotions, je pleure beaucoup. J’ai l’impression de sortir de cet état de choc et de sidération des 24 premières heures. J’ai une épisio qui me fait énormément souffrir et ce fût le cas durant de long mois. Cela a eu de nombreux impacts sur mon corps, mon bien-être corporel, ma sexualité. Si je reprends mon projet de naissance, aucun des points mentionnés n’a été respecté. On ne m’a rien expliqué, on ne m’a pas demandé mon avis, on ne m’a pas demandé ou même informée de la pratique de l’épisio, on n’a pas communiqué avec moi avant/pendant/après, on ne m’a pas écoutée et entendue. J’ai subi mon accouchement, « on m’a accouchée » !
A la maternité, à part mon mari, personne n’est là pour me soutenir. Par chance, chaque nuit, je suis tombée sur une adorable sage-femme qui m’a énormément écoutée, à qui j’ai pu me confier et qui m’a soutenue à tous les sujets. Bien que je pleurais en permanence (et c’était bien autre chose qu’un simple « baby-blues »), ça ne semblait sinon alerter personne d’autre.
Mon bébé a dû être réhospitalisé le lendemain de la sortie de la maternité en pédiatrie pour hypothermie et jaunisse persistante. Probablement liés à son petit poids mais également, selon les soignants, à cause de l’escalade engendrée lors de l’accouchement. J’avais le sentiment d’avoir vécu un cauchemar, d’avoir raté mon accouchement, de ne pas avoir réalisé ce qui se passait, avoir passé mes premiers jours de maman dans les larmes, l’inquiétude et la déception plutôt que dans la joie. Qu’on banalisait mon vécu, qu’on avait jeté mon projet de naissance à la poubelle comme si ça n’était pas important. Je suis retournée à la maison avec mes larmes, mes questions et mes incompréhensions. Une sage-femme à domicile m’a aidée à comprendre mon accouchement auquel elle avait assisté comme « renfort », elle m’a conseillé diverses aides (homéopathie, psy…). J’ai été soutenue très longtemps, ai fait de l’EMDR pour tenter de me détacher de ce trauma. C’est à ce moment que j’ai entendu les mots « accouchement traumatique » et « violences obstétricales » pour définir ce que j’ai vécu. J’ai également pu en reparler et écrire à mon gynéco qui, en soi, n’était responsable de rien de ce qui s’était passé hormis de son absence. Je reste persuadée que les choses se seraient passées autrement en sa présence. Il a été à l’écoute de mon vécu et a pu me dire « c’est important pour nous que les femmes puissent nous faire un retour de leur vécu. Si elles ne nous le disent pas, on ne peut pas toujours le savoir ». Il a donc su. Grâce à plusieurs échanges avec lui à ce sujet, il a pu être le garant du déroulé de mon second accouchement qui s’est passé très rapidement juste en sa présence et celle d’une fabuleuse sage-femme. Personne n’est intervenu, il n’y a pas eu de stagiaire, mon projet de naissance a été respecté, je n’ai reçu aucune médication ni aucune instrumentation, j’ai accouché « seule » sans lumière, sans bruit, juste avec la main de mon mari dans la mienne et suis allée chercher seule mon bébé. J’ai eu l’accouchement naturel et physiologique que j’espérais et cela m’a également aidée à « réparer » un peu la naissance de ma fille. Mon gynéco est venu me demander quelques jours plus tard « Alors ? Vous êtes réconciliée avec l’obstétrique ?! ». Tout ce vécu a bien évidemment impacté mon travail, ma sensibilité aux violences obstétricales, mon empathie pour les femmes vivant un accouchement traumatique… C’est peut-être aussi à travers mon métier que je peux réparer le trauma que j’ai moi-même vécu, en aidant aussi les autres là où moi j’aurais cruellement eu besoin d’aide. Mais désormais, selon moi, la réflexion doit se faire en amont et je suis rassurée de voir que de nombreuses initiatives allant de ce sens émergent de plus en plus. Je tente, pour ma part, de sensibiliser et d’informer à ma petite échelle.